Paris à la brune, fin d’une journée d’avril délavée par un des premiers francs soleils de l’année, rendez-vous avec Elsa Lunghini pour évoquer son prochain album à paraître en septembre, et “Oser”, ce premier single lancé en éclaireur. Vêtue de noir, elle apparaît telle qu’on voulait l’imaginer. Le sourire en plus. Car avec Elsa Lunghini (elle tient à son nom, juste derrière son prénom), “Il y a toujours un sourire”, pour reprendre l’essentiel de ses propos lorsqu’elle décrit, les yeux brillants de malice sucrée, la nature des chansons que Emmanuel Da Silva, ex-punk reconverti dans la nouvelle chanson d’ici (bricolée à l’instinct, loin des préceptes variéteux), et intronisé démiurge, a déposées à ses pieds. S’il y est question, le plus souvent, d’amours qui battent de l’aile, il y a toujours une lueur, au bout des couplets et refrains que ce partenaire particulier a taillés à la mesure d’Elsa. Absente des studios d’enregistrement depuis 2004 (même si, entre-temps, on a pu l’apercevoir sur scène et même à l’écran), la chanteuse privilégie aujourd’hui des tonalités plus proches de sa voix parlée. Elle a choisi de s’exprimer sur les mélodies faussement désabusées, tissées par Da Silva, en soufflant les mots comme s’ils étaient de verre, et en acceptant volontiers de se perdre, timbre et âme, dans une pop aux accents miraculeux. Attirée et séduite par le talent et la personnalité d’Emmanuel Da Silva, Elsa Lunghini a décidé de remiser, pour l’heure, l’essentiel des textes qu’elle avait entrepris de laisser jaillir. Puisque Da Silva “écrit” ce qu’elle aurait “aimé écrire”, autant se laisser guider par lui. Eprise de vie comme à l’heure de ses premiers succès, Elsa profite de sa situation sans en abuser ni se laisser abuser. Ses éclipses et sa discrétion lui permettent d’évoluer en 2008 en toute liberté. De faire les bons choix et de les assumer. Sans l’ombre d’un doute, dans cette nouvelle chanson aux accords simples, cordes de guitare pincées comme la lèvre inférieure lorsqu’on se laisse gagner par le sentiment d’abandon, et réchauffer par un feu de branches au creux des dunes (“Oser/ Oser tendre/ Nos bras vidés/ Revenir…”), et la douzaine à suivre en septembre, tout comme dans son attitude, claire et résolue, et sa voix de jeune femme aux mille secrets dont on sait qu’elle en gardera la plupart, il y a désormais quelque chose d’incontournable.
Myspace Officiel =>http://www.myspace.com/elsalunghini
Dim 22 Juin - 23:10
